Lettre ouverte aux amoureux de l’industrie du jardin. Lettre sincère aux distributeurs de la nature.
Vendredi matin. Retour à Paris. La veste de reporter encore parfumée au soleil du Vieux-Port pend à son crochet, les souvenirs me reviennent par rafales – un peu comme le mistral, mais avec plus de douceur. Sur le bureau, un paquet de bonbons Haribo pour m’aider à faire passer ce petit blues. Pas un gros coup de mou, non. Plutôt le spleen joyeux qu’on ressent après trois jours intenses, riches de rencontres, de rires, de surprises et de cette chaleur humaine propre au JDC Garden Trends.
Ce que j’ai ressenti cette année à Marseille, c’est bien plus qu’une simple visite de salon. C’est un rendez-vous avec une filière, une histoire collective et une promesse d’avenir.
Le soleil, les Hommes, et le jardin : une histoire d’amour en pleine floraison.
Les JDC Garden Trends viennent de clôturer leur édition 2025, la dixième à Marseille. Dix années déjà depuis ce virage marquant pris en avril 2015, lorsque le salon avait choisi cette ville pour écrire une nouvelle page. Comme le disait à l’époque Christian Vandenberghe, président de Génération Jardin : « L’équipe du JDC est repartie d’une page blanche. On a réécrit un scénario, une histoire. Et c’est déjà une réussite. » Cette réussite n’a fait que grandir depuis.
Je me souviens de cette première édition en 2015. J’étais dans ce fameux train affrété spécialement par l’organisation, direction Marseille, accompagné de Philippe Collignon, le chroniqueur jardin bien connu de France Télévisions. Un Paris-Marseille transformé en salon roulant : des jardineries, des GSB, des passionnés du végétal, tous réunis dans une ambiance bon enfant, plus proche du congrès d’amis que du salon BtoB classique. Philippe improvisait des débats, animait des échanges, mettait en lumière les talents. Il avait déjà compris : ce salon ne serait pas un événement parmi d’autres, mais LE rendez-vous.
Et cette énergie ne s’est jamais perdue. En 2025, rebelote : mêmes sourires, même complicité. À 5h45 sur le quai, un acheteur Carrefour me lance un « Bonjour » comme un rayon de soleil. Le ton est donné. Marseille, nous revoilà.
Marseille, dix ans de soleil et d’enthousiasme professionnel
En 2015, les Journées des Collections Jardin, nées en 2003, prenaient un tournant. 290 exposants sur 19 000 m², 1 200 acheteurs venus humer les tendances et faire fleurir les affaires. Dix ans plus tard, les chiffres ont poussé : 380 exposants, 25 000 m², plus de 20 pays représentés… mais toujours cette ambiance à taille humaine.
Ce qui a grandi, ce n’est pas seulement le nombre de stands. C’est l’état d’esprit. La maturité sans la rigidité. Le professionnalisme sans le protocole. Et comme l’a si bien résumé Jean-Luc Garnier, commissaire général du salon, lors de l’ouverture :
Le salon JDC Garden Trends est un événement incontournable dans le secteur du jardin et de l’aménagement extérieur, qui met en lumière l’innovation, la créativité et le dynamisme de ce marché.
Les JDC sont un véritable lieu de rencontre, un espace où l’échange et le partage prennent toutes leurs dimensions.
Ici les exposants et les acheteurs se retrouvent non seulement pour découvrir de nouveaux produits, mais aussi pour nouer des relations durables, établir des partenariats fructueux et échanger sur les évolutions du marché.
il faut bien l’avouer : ça fait du bien de respirer cet air-là, loin des discours anxiogènes et des doutes économiques. Le JDC ne vend pas du rêve, il cultive la confiance. Il montre ce qui est possible, il éclaire les envies, il rassemble les énergies.
Le salon des enseignes… ou le salon pour les enseignes ?
Année après année, le JDC est devenu le salon des enseignes, pour les enseignes, avec les enseignes. Jardineries, Lisas, GSA, GSB, e-commerce, indépendants, négociants, pisciniers… tout le monde s’y retrouve.
À celles et ceux qui pensent encore que les JDC, c’est “un salon de fournisseurs“, je réponds : non. C’est le salon du retail jardin. L’endroit où les idées prennent racine, où les stratégies bourgeonnent, et où les relations s’entretiennent à l’ombre des parasols. (Enfin… parfois au pas de course entre deux halls.)
Et soyons taquins : pour certaines enseignes, encore frileuses à sortir de leurs événements maison, peut-être serait-il temps d’envisager une migration. Parce qu’à Marseille, la dynamique est déjà là. Pas besoin de tout recréer. Il suffit de se brancher… et de profiter du courant (alternatif mais durable).
Un moment fort avec des centaines d’exposants, une belle concentration d’innovations, de talents et de passion.
Un grand bravo aux équipes organisatrices pour la qualité de cet événement incontournable
Sébastien Attina, CEO de Truffaut.
Le JDC est devenu bien plus qu’un événement national. C’est désormais le 2e salon européen dédié au jardin, et toujours le 1er en France.
Un salon vivant, incarné, chaleureux
Ce salon, c’est d’abord une œuvre collective. Celle d’une équipe de passionnés qui œuvrent toute l’année pour que l’instant soit magique. Jean-Luc Garnier, commissaire du salon, toujours entre deux pays, deux salons, deux trouvailles. Une sorte de jardinier de l’événementiel : il sème, arrose, et récolte l’enthousiasme. Autour de lui, une équipe solaire – Carine, Aurélie (et ses tenues toujours ensoleillées), Audrey – toutes à l’écoute, présentes, efficaces. Sans oublier l’action toujours déterminante de “Génération Jardin” animée par Isabelle Dalleau.
Et puis il y a vous. Distributeurs, acheteurs, fournisseurs, observateurs… Vous qui donnez à ce salon son énergie. Par vos idées, vos échanges, vos projets, vos poignées de main et — disons-le — vos envies de faire avancer la filière.
Côté exposants, le niveau ne baisse pas. Des professionnels enthousiastes, des sourires sincères, des pitchs rôdés mais authentiques. Des gens qui aiment ce qu’ils font. Comme Bruno, Philippe, Sofie, Sophie, Emmanuel… et tous ceux que je n’ai pas notés mais que je n’oublie pas.
Ici, l’innovation pousse avec bon sens. Elle rime avec durabilité, utilité, et même parfois avec poésie. C’est peut-être pour ça que les échanges valent tant. Parce qu’ils sonnent vrai.
Ce qui pousse, ce qui germe, ce qui peut encore fleurir
Quelques ajustements à envisager ? Bien sûr. Le Hall 1 connaît encore des heures creuses, certains stands sont un peu excentrés, et quelques allées jouent les poids plumes.
Mais l’essentiel est là. Les cafés deviennent des espaces de discussion. La restauration, un lieu de convergence. Les points faibles ? Des pistes d’amélioration. Rien de plus. Rien de grave.
Par contre, deux sujets méritent un vrai coup de projecteur :
- Les végétaux, bien que présents, sont trop souvent relégués au second plan. Or, ils restent l’essence du jardin.
- L’animalerie, grande absente, pourrait trouver ici un écrin idéal. Les passerelles sont évidentes : biodiversité, bassins, hôtels à insectes, poulaillers… Marseille pourrait devenir le carrefour du jardin vivant, sous toutes ses formes.
Un mistral gagnant pour que Marseille insuffle l’avenir du jardin
Le JDC ne fait pas de miracles. Il ne prédit pas les ventes, ni la météo du printemps. Mais il donne envie d’y croire. Il rassemble, il fédère, il inspire. Il nous rappelle que notre filière vaut bien plus que des chiffres. Elle vaut par celles et ceux qui la portent.
En 2021, le salon participait à la relance post-Covid. En 2023, il s’ouvrait aux médias grand public. En 2024, il célébrait ses 20 ans. Et en 2025, il confirme : le JDC est le rendez-vous de ceux qui veulent construire le jardin de demain. Ensemble.
Un salon où l’on fait du business, oui. Mais surtout un salon où l’on se fait du bien. Où l’on respire. Où l’on avance, malgré tout. Et accessoirement… où l’on bronze un peu. Même en costard.
Alors…
Oui, ce vendredi matin est plus gris. Oui, il fait dix degrés de moins qu’à Marseille. Mais j’ai le cœur bien au chaud.
Le soleil de Marseille n’est pas qu’une météo. C’est un état d’esprit. Une lumière humaine. Une promesse.
À ceux qui étaient là : merci pour vos sourires, vos poignées de main, vos éclats de rire.
À ceux qui n’y étaient pas : vous avez manqué du soleil. Et pas seulement celui du ciel.
À 2026… avec déjà la banane aux lèvres.
Une réponse
Merci Luc pour ce reportage qui fait chaud au cœur et qui raisonne en nous pour mettre en valeur cette filière qui fait tant rêver et nous apporte un vrai moment de bonheur que l’on se trouve dans les jardineries, les parcs floraux et pour ceux qui ont la chance d’avoir ne serait ce qu’un patio dans leur habitation pour faire fleurir des plantations qui assureront un bien être certain..Merci pour ce beau partage.Merci aux professionnels qui savent valoriser cette filière .Au plaisir de découvrir la prochaine manifestation. 💐